Paysages
Qualifiée de rupture dans la ville la Sambre est au contraire un lien. Lien entre le Centre-Ville et son environnement naturel, entre la ville et son histoire, entre les industries encore en activité et les zones de développement potentiel, entre les habitants et leur patrimoine culturel, économique et social. Notre proposition a donc été d’étendre les aménagements au-delà de la zone initialement identifiée, dans le but de renforcer et amplifier les pratiques positives qui se développent le long du cours d’eau (Ravel, visite le long de Thy Marcinelle, promenades vers la porte Est, entrée et sorties d’écoles, terrasses horeca, bâtiments publics). Grâce à la simplicité des interventions, qui a permis une réduction des coûts au mètre carré, la zone d’intervention a donc été quasiment doublée, pour concerner l’intégralité du quai en contact direct avec la ville basse.
Visages - Feuillages
Depuis la gare, le nouvel aménagement des quais souligne le visage de la ville. Le béton blanc du sol, comme la transparence des feuillages et la ponctuation des vides, laissent apparaître la clarté des façades de la ville du 19ème siècle, dont les plus remarquables seront valorisées par l’éclairage nocturne. Un bandeau de revêtement pavé borde le pied des immeubles, constituant le socle de la ville ancienne. Entre les façades blanches et l’ampleur des dégagements, le nouveau visage de la ville sur son flanc sud est conçu pour capter la lumière.
Les arbres choisis pour le projet le sont autant pour leur potentiel symbolique qu’esthétique et pratique. Leur entretien en taille douce permettra d’économiser les attentions et de les laisser grandir sans contraintes excessives. Les bouleaux Jacquemontii, présents en majorité, sont une essence à croissance rapide, sœur de celle qui colonise en majorité les terrils et autres sites industriels à l’abandon, présents en bordure de la ville. Leur présence est poétique et optimiste malgré la touche de mélancolie qui l’accompagne. Les Ginkgo, arbres éternels et à croissance lente, signifient la permanence, la résilience et la continuité. Ces deux essences offriront chaque automne à la ville la féérie de leur feuillage jaune d’or.
Usages - Passages
Sur base du programme initié par la ville de Charleroi, le projet se développe comme un espace partagé, ouvert à tous les usagers, en privilégiant les plus fragiles. Majoritairement dédié aux loisirs et à la mobilité douce, il permet néanmoins l’accès des véhicules à vitesse lente (20km/h) pour un usage local, réservé aux habitants et aux commerces présents sur le site. A l’ancienne avenue 19ème bordée de platanes, il substitue une série de séquences urbaines et paysagères distinctes par leur caractère et le type d’usage qu’elles proposent : poches végétales traitées comme des bosquets ombragés, espaces d’assise multipliés, balançoire géante et espace ludique en forme de petit terril, espace solarium équipé de chaises longues, parking pour autocars à proximité de l’hôtel, grande esplanade face à la gare, ou prendront place les terrasses des cafés.
Greffés sur le long bandeau de béton blanc qui alterne les séquences urbaines et paysagères, s’inscrivent deux ouvrages de bois et d’acier. En contrebas du quai, une réinterprétation du chemin de halage reconstitue le chaînon manquant du réseau Ravel passant à cet endroit le long de l’eau. Perpendiculairement, au centre des quais, une nouvelle passerelle prend place. Elle s’élargit pour constituer un nouvel espace public, suspendu au-dessus de l’eau, qui pourra accueillir les événements liés à la proximité du nouveau complexe culturel situé en face.