Origines
OTRO s’inscrit dans le prolongement de « Oussseux », exposition monographique de Koo Jeong A qui s’est tenue au Centre international d’art et du paysage de novembre 2007 à février 2008. A cette occasion, l’artiste avait été marquée par les paysages hivernaux mystérieux de l’île et par l’atmosphère qui s’en dégage : Vassivière était devenue «Oussseux», un paysage irréel, fantasmagorique et fortement onirique.
"Curiousssa"
Le concept de OTRO, sa forme ovoïde, l’utilisation de peinture couleur vert phosphorescent, sa lente découverte, son intégration dans la prairie de l’île font de cette œuvre un champ d’expérimentation infini, qui réfléchit au moindre détail tels que la lumière, le rapport au site, les atmosphères, le rêve et le fantastique.
OTRO est une œuvre faite de bosses – le cradle – et de creux – les bowls et un tunnel. Cette œuvre de Koo Jeong A renvoie à la définition même de la sculpture et de la représentation : creux et bosses, jeux d’ombres et de lumières, reliefs doux ou accentués.
Skater la nature
Il s’agit d’une œuvre d’art à vivre, à expérimenter, non seulement d’un point de vue sportif mais également d’un point de vue sensible, sensoriel, artistique. Faire le lien entre l’aspect urbain, praticable, sportif et ludique de l’œuvre en tant que skatepark et l’œuvre d’un point de vue artistique en tant qu’élément du monde de Koo Jeong A.
Le skate n´est pas qu´un sport: il fait appel à l’imagination, l’ingéniosité, l’audace des protagonistes pour pratiquer, investir, contourner, s’adapter à l'espace public. En ce sens, réel art du mouvement, le skate a toute sa place dans ce projet où la ligne courbe (la ligne droite n´existe pas dans la nature) est essentielle et créatrice.
OTRO permet de skater la nature, non pas parce que les skaters sont chassés de la ville, mais parce qu’un centre d’art dédie une œuvre à sa pratique.
Cristallisation
La force plastique d’OTRO, son étrangeté, tient sans doute de la capacité à assumer l’ambition de son auteur via un dessin d’une certaine complexité géométrique, apparue progressivement à travers un processus itératif d’échanges et de corrections. Cette forme, il aura fallu la dessiner précisément puis la communiquer : de la sculpture virtuelle et numérique en guise de dessins d’architectures, étape indispensable, avant de pouvoir en confier la réalisation à ceux qui deviennent dès lors des sculpteurs de béton
L’Escaut a été chargé d’assurer la coordination générale et la conception technique du projet, assisté des collectifs de skaters Brusk et Barricade pour assurer la skatabilité de l’oeuvre, et du bureau d’études Ney & Partners pour la conception structurelle.