Shelter par Anne Penders

"Le terme shelter convoque l’ermite, le poète, le réfugié, le sdf, le démuni, l’animal domestique ou sauvage de passage, l’errant comme la métaphore, l’urgence, la nécessité : habiter / penser – rejoindre / partager – transporter ? se déplacer ? se cacher ? se (re)poser ? … jouer ?

A travers lui, j’explorerai et déclinerai des questions de fond – rhizomes et rebonds –, essentielles :

Que construit-on ? pour qui ? pourquoi ? Qui protège-t-on ? de quoi ? comment ? Qu’est-ce qu’un abri ? une échelle ? – une coquille ? une valeur ? une temporalité ? – Qui habite où comment pourquoi ? avec qui ?

Que signifie ce « shelter », ces/ses échelles, pour vous, nous, eux/elles, moi, d’autres ?

Je n’ai pas d’atelier. C’est un rêve de pouvoir réfléchir en gestes, dans l’espace. Pouvoir travailler la matière, l’étaler, la laisser seule, toute petite, dans un grand lieu. Se sentir chez soi ailleurs. Dans le contact avec d’autres (résident-e-s, visiteurs-euses, habitant-e-s/passant-e-s du quartier, équipe de L’Escaut, invité-e-s)."

" Accueillir, être accueillie, nourrir le processus de rencontres au quotidien, observer les changements, se laisser surprendre. Jouer avec le lieu, l’autre. Susciter des échanges, récolter des histoires (sonores, papier, photos, archives, dessins, objets), les donner à entendre/voir, travailler à partir de mes propres documents, archives (photos, films, textes, sons), à partir de matériaux récupérés, de prêts, de dons, créer des micro shelters à découvrir incidemment dans/devant le bâtiment, leur permettre de se laisser habiter à leur tour. Ecrire. Boire du thé. Lire, découper, coller. Ne rien faire. Ecouter. Regarder. Jouer avec Clara Bretheau, Chantal Maillard, Lisa Boxus. Et d’autres encore. Sur place, ou de loin. En pensée aussi. Partager. Parce que, comme le dit si bien Vinciane Despret, « il n’y a aucune manière d’habiter qui ne soit d’abord et avant tout « cohabiter ». »[1]

 

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.


[1] Vinciane Despret, Habiter en oiseau, Actes Sud, 2019, p.41

 

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"The term shelter evokes the hermit, the poet, the refugee, the homeless person, the destitute, the domestic or wild animal in transit, the wanderer as a metaphor, an urgency, a necessity: to inhabit / to think - to join / to share - to transport ? to move ? to hide ? to (re)settle ? ... to play ? 

Through it, I will explore and decline fundamental questions - rhizomes and rebounds - which are essential: 

What are we building? for whom? why? Who do we protect? from what? how? What is a shelter? a ladder? - a shell? a value? a temporality? - Who lives where? how? why? with whom? 

What does this "shelter", these ladders, mean to you, us, them, me, others?

I don't have a studio. It is a dream to be able to think in gestures, in space. To be able to work the material, to spread it out, to leave it alone, very small, in a large space. To feel at home elsewhere. In contact with others (residents, visitors, local residents/passers-by, L'Escaut team, guests). "

"Welcoming, being welcomed, nurturing the process of daily encounters, observing changes, letting oneself be surprised. Playing with the place, the other. Encourage exchanges, collect stories (sound, paper, photos, archives, drawings, objects), give them to be heard/seen, work from my own documents, archives (photos, films, texts, sounds), from recovered materials, loans, donations, create micro shelters to be discovered incidentally in/before the building, allow them to be inhabited in their turn Writing. Drinking tea. Reading, cutting, pasting. Do nothing. Listening. Watching. Playing with Clara Bretheau, Chantal Maillard, Lisa Boxus. And others. On the spot, or from afar. In thought too. Sharing. Because, as Vinciane Despret says so well, "there is no way of living that is not first and foremost "living together". " 

[1] Vinciane Despret, Habiter en oiseau, Actes Sud, 2019, p.41

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